L’autobiographie du bagnard Henri Charrière, appelé Papillon à cause de son tatouage, continue à fasciner l’opinion publique. L’extraordinaire succès de son livre, publié en 1969, a révélé le sombre drame des bagnards condamnés aux travaux forcés dans la colonie pénitentiaire de Guyane française. L’histoire de cette sinistre colonie pénitentiaire a scandalisé l’opinion publique non seulement en France mais dans le monde entier. C’est en partie grâce aux récits des expériences de Charrière pendant ses 13 ans de prison que le gouvernement français, pour des raisons humanitaires, a décidé de liquider cet enfer sur terre où sont morts 70 000 bagnards.
Le 26 octobre 1931, on condamne Papillon à la prison à vie pour un crime qu’il n’a pas commis. Il a seulement 25 ans. Derrière les barreaux en fer de sa petite cellule, il voit une exécution à la guillotine une fois par semaine. Il n’y a même pas de cimetière pour les bagnards. Quand un prisonnier meurt, on jette son corps à la mer où les requins attendent patiemment.
Pendant toute sa captivité Papillon n’a qu’un mot dans la tête: liberté. Il essaie de s’évader huit fois sans succès. Après une de ses tentatives, on l’enferme dans une cage spécialement construite pour les animaux féroces. Là, on n’a pas le droit de parler à la sentinelle; on n’a même pas le droit de crier au secours si on est en train de mourir.
Jour après jour, c’est l’interminable promenade: un, deux, trois, quatre, cinq…… un, deux, trois, quatre, cinq - c’est le maximum de pas possibles dans sa cellule. En tout, Papillon a passé quarante-deux mois sans parler pour ses tentatives d’évasion répétées. Après l’isolement dans cette abominable cage, Papillon est envoyé à l’Île du Diable qui fait partie de la colonie pénitentiaire de Guyane. Là, il n’a qu’une idée fixe: essayer encore une fois. Pour s’évader il construit une sorte de bateau avec des noix de coco et deux sacs. Il passe soixante heures sous un soleil torride avant d’arriver au Vénézuela où il est adopté par une tribu d’Indiens primitifs. Papillon vit six mois avec ces Indiens avant de repartir pour Caracas. Arrivé dans la capitale vénézuélienne, il décide d’écrire ses mémoires. Le succès de son livre lui permet de vivre dans un luxe bien mérité jusqu’à sa mort.
à cause de - on account of
le bagnard - convict
la cellule - cell
le cimetière - cemetery
condamné à - condemned to
construire - to construct
le drame - tragedy
le droit - righ
l’enfer (m) - hell
s’évader (de) - to escape
faire partie de - to be a part of
le fer - iron
grâce à - thanks to
l’isolement (m) - isolation
liquider - to eliminate, get rid of
le luxe - wealth, luxury
les mémoires (f) - memoirs
mériter - to deserve
les noix (f) de coco - coconuts
le pas - step
pénitentiaire - penal
permettre à qqn - to allow someone
la prison à vie - life imprisonment
le récit - account, tale
le requin - shark
scandaliser - to shock
la sentinelle - sentry
sinistre - sinister, bleak
le tatouage - tatoo
les travaux forcés - forced labour
la tribu - tribe
la tentative - attempt
torride - scorching hot